Définition : Norme ISO 9706

 

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Le papier permanent


Avant le 19ème siècle le chiffon était la principale source fibreuse employée en Occident pour la fabrication du papier. Malheureusement, afin de satisfaire l’augmentation de la demande de papier, le chiffon fut remplacé par la pâte de bois. Cependant, la présence de lignine, responsable de l’acidification du papier lorsqu’il est soumis à la lumière, provoque le jaunissement et la fragilisation du papier. De plus, de nombreux produits permettant d’accélérer la production du papier ou de compenser l’acidité naturelle du bois furent ajoutés à la fabrication (la colophane, le chlore, le sulfate de soude, etc.). Ceux-ci eurent pour effet de briser les fibres et de rendre le papier cassant.

En réaction à cette dégradation rapide du papier, il devint nécessaire de fabriquer du papier garantissant une bonne conservation dans le temps.
En 1994, la norme ISO 9706 définît les prescriptions et qualités nécessaire pour qu’un papier soit « permanent », un support pouvant maintenir ses propriétés physico-chimiques d’origine dans le temps. Cette norme internationale est l’équivalent de la norme américaine ANSI Z39.48 de 1992 : "Permanence of Paper for Printed Materials Library".

 

Pour qu’un papier soit conforme à la norme ISO 9706, il doit répondre à quatre critères :

  • Le pH d’un extrait aqueux de la pâte à papier doit être compris entre 7,5 et 10 selon la norme ISO 6588. Il faut savoir que le papier usuel est en général assez acide (4 à 6) dû à son procédé de blanchiment.

 

  • L’indice Kappa de la pâte à papier mesuré selon l’ISO 302, qui indique la résistance à l’oxydation (liée à la présence de lignine), doit être inférieur à 5, correspondant à un pourcentage de lignine inférieur à 2 %.

 

  • La réserve alcaline doit être au moins équivalente à 0,4 mol d’acide par kilogramme et être déterminée selon l’ISO 10716. On dit alors que le papier est « tamponné ». Si le carbonate de calcium est utilisé, cela correspond à au moins 2 % de carbonate de calcium pour être conforme.

  • La résistance au déchirement, dans le sens machine et travers, doit être supérieure à 350 mN pour un papier dont le grammage est supérieur à 70 g/m2 et supérieure à ( 6 mN.m²/g x grammage -70mN ) pour un papier de grammage compris entre 25 et 70g/m² (cette résistance est 20 à 50 % plus importante que celle d'un papier classique). Cette mesure doit être effectuée selon l’ISO 1974.

 

Un papier qui satisfait à ces critères peut être conservé de longues années dans des conditions d’archivage (c’est-à-dire un milieu tempéré et protégé de la lumière).